Cette histoire vraie se déroule en 2009 à Cergy Pontoise (95)
Je n’ai jamais aimé cuisiner : d’ailleurs, le cliché de la femme qui doit absolument savoir cuisiner plus tard pour son mari m’agace fortement. Je n’aime pas la cuisine, mais à l’heure d’aujourd’hui, je sais tout de même faire les plats élémentaires : steak/frites, pâtes, purée, etc… Cependant, lorsque j’avais quinze ans, je ne savais même pas allumer un four, mais j’avais un petit ami, qui aimait beaucoup les filles qui savaient faire de bons petits plats. Ça se sentait qu’il voulait une de ces filles qui lui rapporte un plateau devant la télé, mais ça, très peu pour moi. En tout cas, je ne me pliais pas à sa volonté de faire de moi sa « Housewife ».
Cela dit, le jour de son anniversaire, j’ai décidé de lui faire une petite surprise ; une semaine avant le jour J, je me suis entraînée à faire des pommes de terres avec une sauce de tomates agrémentée de morceaux de viandes : en effet, j’avais regardé ma mère faire ce plat et il paraissait être très facile, ainsi donc j’ai voulu le reproduire mais petit bémol, j’ai cru qu’il fallait mettre de la farine dans la sauce et j’ai oublié de mettre les pommes de terres à la vapeur : résultat je me suis retrouvée avec un plat immangeable. J’étais un peu découragée sur le moment mais je n’ai pas abandonné car je tenais vraiment à faire plaisir à mon copain. J’ai essayé ce plat tous les soirs de la semaine jusqu’à faire un plat que j’ai jugé « d’assez goûteux ».
Le soir de son anniversaire, mon copain voulait aller manger dans un fast-food, mais je l’ai prévenu qu’il fallait mieux qu’on se pose chez lui parce que j’avais une petite surprise pour lui, donc je l’ai rejoint là bas avec mon plat déjà préparé. Je lui ai montré celui-ci, toute fière de moi mais devinez ce qu’il a osé dire cet ingrat ? « Euh t’es sur que ça se mange ton truc ? » J’étais trop énervée de sa remarque car en plus je m’étais énormément donnée, sachant que la cuisine ce n’était vraiment pas mon truc. Enfin bref, on s’est installé et on a commencé à manger ; à peine la première bouchée avalée, mon petit ami a osé m’avouer que c’est vraiment immangeable, il riais en plus cet imbécile ! Moi je n’avais pas du tout envie de rire, et j’étais vraiment énervée contre lui, du coup j’ai décidé de me venger un peu ; vu qu’il se plaignait du manque de sel, je lui ai pris son assiette et je l’avais amené dans la cuisine en prétextant vouloir ajouter un peu de sel, mais à la place j’ai mis du sucre.
Une fois mon dosage terminé, je lui ai rapporté l’assiette avec un sourire maléfique ; à peine il avait mis une pomme de terre dans sa bouche, qu’il la crachait immédiatement par terre d’un air à la fois dégoûté mais aussi d’un air dévasté, vu qu’il comprenait rien à ce qui venait de lui arriver. Quant à moi, j’étais morte de rire, je pouvais pas m’arrêter de rire. Il n’a pas trouvé ma blague de bon goût et m’en a un petit peu voulu, mais au moins mon coup a permis qu’il m’évite toutes ses remarques désobligeantes à propos de mon manque d’intérêt pour la cuisine. Cette anecdote m’a cependant marqué dans le sens où la cuisine est à ce moment-là devenu pour moi une sorte de « pouvoir » : en effet, celui qui cuisine quelque chose est libre de mettre tous les ingrédients saugrenus qu’il veut, et donc à partir de là je me suis beaucoup amusée à faire des blagues de ce style à différentes personnes et ça m’a permis d’apprécier la cuisine un peu plus.
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ABOUDOU Imane