Mois d’octobre maudits !

Cette histoire concerne ma famille et moi. Elle dure de 2007 jusqu’à maintenant. Mais ne vous inquiétez pas, je ne vous raconterais pas toute ma vie sur cette longue période.

Tout commença en 2007, en octobre précisément  lorsque j’étais en classe de 4ème. Je n’étais encore qu’un simple collégien qui se plaignait de rentrer à 18h alors que le trajet me prenait à peine 5 min. D’habitude, la voiture de mes parents n’est jamais de sortie dans la semaine et surtout pas à 18h mais en rentrant, je l’ai aperçue. Je suis également le premier habituellement à arriver chez moi mais ma sœur et mon père étaient déjà là. Ma sœur était en larmes et c’est une chose que j’ai rarement vu. Mon père qui m’avait ouvert la porte me disait : « Pépé est mort ». Avec la fatigue du sport que j’avais fait au collège en fin de journée, j’avais encore plus de mal à réaliser cette triste nouvelle. À mon âge, voir mon grand-père à l’hôpital auparavant n’était pas inquiétant car il était invincible pour moi. Les jours suivants comme après chaque décès, les obsèques avaient eu lieu. Mon histoire aurait pu s’arrêter ici mais c’est la suite qui me pousse à écrire ces lignes.

4 ans après, en 2011, je suis au lycée et en terminal plus précisément. Nous sommes encore au mois d’octobre et nous allons comme chaque année à cette période, depuis 2007, célébrer l’anniversaire de la mort de mon grand-père. Mais en rentrant des cours en ce mois d’octobre gris, j’apprends le décès de ma tante. A 17 ans, on se rend vraiment compte du décès des proches sachant qu’on a pu les voir le week-end dernier et rire avec eux. C’était à peu près le cas avec ma tante. Un autre choc pour moi qui perd un être cher encore une fois. Un malheur n’arrivant jamais seul, les jours suivant son décès, je jouais au basketball avec mon club quand mon genou droit se mît à craquer et à me lâcher. Double entorse des ligaments antérieurs me disait le chirurgien, j’échappais à l’opération mais pas au 2 mois de béquilles. Je pouvais néanmoins assister aux cours étant donné que le lycée était aussi très proche de chez moi. Mais à partir de ce jour je me suis rendu compte que les mois d’octobre étaient décidément des mois maudits pour ma famille.

Maudits pour ma famille ? Oui mais pas seulement pour mes proches, pour moi également ! Je m’en suis rendu compte l’année suivante en 2012. Fraichement titulaire de mon BAC, j’entrais à l’université. Les cours avaient déjà commencés depuis septembre, j’étais déjà bien rentré dans le bain des cours magistraux en amphithéâtre et encore en train de m’habituer à mes nouveaux amis. Bien évidemment en tant que sportif, je continuais de pratiquer le basketball en club. Puis arriva le mois d’octobre. Je me suis méfié de ce mois depuis l’année passée, que de malheurs ! Le proverbe dit « Jamais 2 sans 3 ». Et de 3 ! J’apprends la mort de mon oncle en ce mois d’octobre. La poisse me suivait. Ai-je ressenti seulement de la tristesse ? Non, car si perdre un autre proche est toujours aussi douloureux surtout en étant conscient d’avoir perdu d’autres proches sur la même période, j’ai ressenti de la peur. Cette peur d’être vraiment maudit. Cette impression se confirme quand je me blesse cette fois-ci le genou gauche au basketball, encore une fois quelques jours après les obsèques de mon oncle. Le diagnostic est plus lourd : entorse des ligaments antérieurs combiné à une fracture du ménisque. 5 jours à l’hôpital pour une opération, 2 mois d’indisponibilité qui est aussi synonyme d’immobilisation. Au lycée, je pouvais essayer de me rendre en cours mais impossible d’aller à l’université en béquilles avec 1h15 de transports dans mes jambes. Des parties de mon corps que je surnomme fièrement « jambes de cartons » vu la fragilité de mes genoux désormais. Mon indisponibilité m’a offert par la même occasion mon semestre défaillant pour ma 1ère année d’Information – Communication.

Connaître autant de malheurs sur une si courte période et pendant plusieurs années… Je ne le souhaite à personne. Je me suis posé la question plusieurs fois : allais-je encore connaître un mois d’octobre mouvementé ? J’ai donc décidé, en ce mois d’octobre 2013 de mettre toutes les chances de mon côté pour qu’il ne m’arrive rien. Résultat : j’ai limité tous mes déplacements durant le mois, je ne suis allé qu’en cours et au travail en limitant également mes gestes. Est-ce que j’allais encore connaître un décès familial ? Je l’ignorais quand un jour, mon téléphone sonna. C’était ma mère, qui ne m’appelle jamais dans la journée habituellement. Vous imaginez donc la panique qui s’empara de moi à ce moment-là : « C’est ta cousine… elle a accouché »

Cet heureux évènement a-t-il brisé la malédiction de mes mois d’octobre maudits ? L’avenir nous le dira mais une chose est sûre… Il se passera toujours quelque chose durant les mois d’octobre !

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BOUNGNASENG Paul

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