C’est une anecdote qui m’est arrivée alors que je devais être en classe de première, j’étais fraîchement séparée de mon ex, et toutes mes amies voulaient me le faire oublier.
J’étais triste et célibataire oui ! Mais pas désespérée. Comprenez je ne voulais plus personne, je voulais simplement être seule mais c’est le genre de choses que les gens heureux en couple ne comprennent pas. (De surcroît j’étais morte amoureuse de mon ex, ce qui compliquait toutes les futures relations à venir ça, c’est un autre problème)
Donc, un jour alors que je suis tranquille dans mon lit, n’ayant rien demandé à personne, je reçois un texto amical d’une amie aimante « Je connais un Antillais, il est graaaave beau gosse ! »
Cinq secondes après :
« Prochaine proie ? »
Je savais que c’était pour moi, genre « il faudra que je te le présente » ; je sentais la mésaventure de là où je me trouvais, Dieu a prouvé à maintes reprises qui niveau garçons, nous n’avions pas les même yeux. Et puis moi, je tâte la marchandise avant de la manger (l’acheter ?). Bref je lui réponds « Avant d’en faire une proie faudrait déjà que je le vois, non ? »
Mais non, dans le royaume de l’amour, les célibataires n’ont aucun droit ! C’est dans le plus grand calme qu’elle m’annonce qu’elle lui a déjà donné mon numéro, que de toute façon « Il va te plaire, t’inquiiiiiiiiiiiiètes ! » J’étais énervée, verte, bleue, rouge, violette : toutes les couleurs qu’on ne peut pas porter ensemble j’étais frustrée, mais je lui ai répondu dans un calme encore plus grand « On verra ça. »
On verra ça. L’antillais en question m’envoie un message, j’apprends, du haut de ma première L qu’il est en CAP électro technique et qu’il passe le bac Français. Oh, comme moi !
Il me parle, et je réponds sauf qu’il n’a jamais rien d’intéressant à dire, et moi non plus quand car je ne connais pas je ne parle pas, mais bon on communique. Il me montre son Facebook ou je vois qu’il prend toujours des photos en groupe et de loin. (pas adepte des selfies lui), et jamais marqué, je ne sais pas à quoi il ressemble seulement qu’il fait du basket (+ 1 dans le classement) il veut me voir, je repousse le plus possible jusqu’au jour où j’ai épuisé mon stock d’excuses, je lui case une matinée dans mon emploi du temps. Où se voir ? Il me dit, « tu peux m’accompagner chez le coiffeur ? » ; « T’es malade ? J’ai pas envie. » On se met d’accord pour se voir à UGC. Ne pensez surtout pas au cinéma. Pensez plutôt au bar/restaurant à côté.
Le jour J, j’arrive avant lui, je dois donc attendre un garçon que je n’ai pas spécialement envie de voir, ça m’a automatiquement blasée.
Au moment où il me dit « j’arrive », un homme entre dans le cinéma. Il est bien coiffé, bien habillé et son visage est doux, je dirais même : « Dieu a pris le crayon de la douceur pour dessiner chacun de ses traits »
J’ai remercié dans ma tête ma copine… Et je regardais l’homme monter les marches… J’avais déjà sorti l’arc de Cupidon m’apprêtant à viser après avoir verrouillé la cible…
SAUF QUE CE N’ÉTAIT PAS LUI, c’était l’autre, derrière, un garçon qui marchait avec détermination, avec un visage fermé, un grand pantalon, des Nike Air Force (bleue-rouge, je sais plus, mais sachez Messieurs en passant que la 2e chose après le visage, c’est la paire de baskets). Une coupe… qui expliquait l’idée du rendez vous chez le coiffeur (Mr a carrément laissé pousser ses cheveux 4cm de cheveux crépus pas du tout brossés, secs !)
Il s’assoit devant moi et là, je remarque qu’il n’a pas mis de crème hydratante.
Il a faim. Il prend un sandwich 3 fromages. Messieurs, même en rencard avec Usher, s’il mange un trois fromage devant moi, en repartant même la bise je ne lui fais pas. La, le respect avait quitté la pièce…
Il a pris un Fanta, comme mon prénom, je ne sais pas si c’était un clin d’œil, quand il me regardait avec un regard se voulant charmeur, tout en secouant la bouteille.
Mais le Fanta, ce n’est pas du Ice Tea, quand il l’a ouverte pour la boire avec autant de charme, ça lui a explosé dessus, alors que je me demandais comment on peut tomber plus bas.
Mais sachez que même au fond de la tombe on peut toujours creuser… Quand il me demande la récompense à ce rencart, je demande comment ça ? Il fait une bouche « en cul de poule », pour faire un bisou…
Dites moi, il mange un trois fromage devant moi, et puis il veut toucher mes lèvres avec les siennes…. Je n’ai pas répondu, parce que sinon j’aurais insulté des mères. (Pardon)
Avec ma main droite sous la table, j’envoyais des SMS de SOS.
A tout Créteil. « Ou êtes-vous ? Venez m’aider, me sauver, je suis dans une galère pas possible.
Tu fais quoi ? – Je suis dans le centre – S’il te plait passe à UGC je suis coincée fait semblant tu passes par hasard qu’on a un truc urgent à faire… »
Elle est venue, je pense que ça se voyait que j’étais soulagée parce que moi, alors que j’avais perdu la voix et la foi, j’ai retrouvé la parole. On avait tellement de trucs à se dire, que mon rencard s’est senti mis de côté. Au final, il s’est levé, il est parti de lui-même.
Un rendez-vous qui n’a duré que 30 minutes maximum… Je ne sais pas si vous pouvez faire mieux (dans la catégorie mes pires rendez-vous).
Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.
Fanta LOIAL
