Un soir de pluie, il y a des années, ma mère m’a envoyée aller chercher la baguette à la boulangerie à 50 mètres de chez moi. En allant chercher la baguette, j’ai croisée une femme seule, errant sans parapluie habillée très légèrement, cela m’avait beaucoup étonnée. Elle avais l’air très embarrassée puis je suis allée vers elle en lui demandant comment elle allait. Elle m’avait répondu qu’elle était un peu embêtée, car elle ne pouvait plus rentrer chez elle car elle avait fermée la porte sans le faire exprès et qu’elle ne pouvait plus la rouvrir puisque le double de ses clés était dans la serrure de chez elle malheureusement. Je lui ai demandé si elle avait appelé le serrurier elle m’a répondu qu’elle n’avait plus d’unités pour les appeler, j’ai donc décidé de rester avec elle, de l’aider à chercher un serrurier pour qu’elle rentre chez elle. Elle habitait dans le bâtiment derrière chez moi et elle résidait juste à côté du bâtiment de ma tante. Je lui ai proposée de venir avec moi, chez elle pour qu’on appelle un serrurier. En arrivant chez ma tante j’ai expliqué la situation de la jeune femme à ma tante, puis elle nous aidée à appeler un serrurier. Après deux heures d’attente, pendant lesquelles on a fait connaissance ; elle s’appelait Sophie, et elle habitait seule dans son appartement. Elle avais perdue la garde de ses enfants après son divorce, il y a quelques mois. Sa personnalité m’avait beaucoup touchée, nous sommes rapidement devenues amies. Le serrurier étant arrivé, nous avons remercié ma tante grâce à qui, Sophie pourra enfin rentrer chez elle. Le serrurier a mis prés d’une heure à ouvrir la porte, après cela elle m’a accueillie chez elle, elle m’a servi du chocolat chaud (il faisait froid et il pleuvait), après une longue discussion, elle m’a beaucoup remerciée, car si je n’avais pas été là, elle ne serait pas chez elle à l’heure actuel. À un moment donné, tête en l’air que je suis, et avec tout ce qui s’est passé, je me suis souvenue que devais aller chercher la baguette. Après avoir terminé mon chocolat, je lui ai dit au revoir, et là elle me tend un billet de 20 euros. J’ai refusé mais elle a insisté pour que je le prenne, elle m’a dit d’aller la voir plus souvent, je lui ai dit que je reviendrai dans la semaine. Après l’avoir vivement remerciée, je cours vers la boulangerie du coin, en étant tout émoustillée d’avoir un « gros billet » dans mes mains… pour moi « 20 euros » c’était énorme, j’ai jamais eu autant à l’époque (je devais avoir 8-9 ans). À la boulangerie, je rêvais d’acheter des cigarettes en chocolat, malheureusement, c’était trop cher, mais ce soir-là, j’avais beaucoup d’argent et je me suis permis d’en acheter : un rêve. En rentrant chez moi, ma mère m’a passée un savon parce qu’elle me cherchait partout surtout que la boulangerie était à même pas 500 mètres . Je lui ai expliqué ce qui c’était passé. Elle était à la fois fière de moi car j’avais fait un bon geste et elle était remontée contre moi. Malgré tout, elle m’a punie dans ma chambre, j’en ai profité pour manger en cachette mes cigarettes en chocolats et surtout il faillait que fasse attention car je n’avais pas voulu en donner à mon petit frère… Puis en m’endormant je ne pensais qu’à elle, à Sophie, j’avais hâte de la revoir.
La semaine suivante je suis revenue chez elle, nous avons passé tout l’après-midi ensemble, elle m’a montré des photos de ses enfants, etc… Et elle m’a encore donné de l’argent. Puis les semaines, les mois… Les années passent je ne la voyais presque plus, au bout d’un moment je pensais qu’elle avait déménagé…
Les années passent, j’ai grandi et je n’avais plus de nouvelles d’elle bien qu’elle habitait juste à coté de chez moi. Un jour je l’ai croisée, et elle était accompagnée d’un nouvel homme… tout les deux formaient pour moi un couple très bizarre car cet homme est alcoolique. J’ai appris plus tard qu’elle était devenue alcoolique aussi à cause de son compagnon. Un jour, par ma fenêtre, j’ai vu que son compagnon la battait, elle souffrait en silence, elle se laissait faire. J’étais en pleurs, je voulais faire quelque chose pour elle mais cette fois-ci, j’avais peur.
Je n’ai plus de nouvelle d’elle, apparemment, elle n’habite plus à coté de chez moi… J’ai appris par les gens du quartier qu’elle est décédée.
Jusqu’à présent, je suis dévastée de sa disparition. Cette histoire me touche beaucoup car j’ai rencontrée une personne pas comme les autres, à mes souvenirs, j’ai connue une personne formidable. Je ne l’oublierais jamais, Sophie, ma plus belle rencontre.
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CAMARA Aminata