- Rencontre avec Mathieu LARNAUDIE, Notre désir est sans remède, Actes Sud
Auteur des romans Les Effondrés et Acharnement, Mathieu Larnaudie publie en cette rentrée littéraire, toujours aux éditions Actes Sud , Notre désir est sans remède. Invité ce mardi 6 octobre du cycle de rencontres TEXTO, il a accepté de répondre à nos questions…
_ Votre livre retrace le parcours de Frances FARMER , en sept étapes. Vous avez choisi de parler d’elle à sept moments de sa vie. Pourquoi ces moments en particulier et surtout pourquoi Frances FARMER ?
Ces moments particuliers parce que je les trouve assez représentatifs ou significatifs de son parcours, de sa vie, de ce que je voulais en dire également. Et, surtout, ce sont des moments qui reflètent d’abord des atmosphères différentes et surtout des conditions politiques, historiques que le corps de cette femme, le corps de cette femme actrice – donc il se trouvait qu’elle était actrice – traverse. Alors, pourquoi cette actrice-là ? D’abord parce que je l’ai rencontrée en faisant des recherches un petit peu pêle-mêle, j’allais dire presque au hasard, sur la question de l’icône. De l’image. De l’icône hollywoodienne. De ce que c’était que les premières grandes stars de Hollywood. Et, aussi, parce que je voulais réfléchir à ça, qu’est-ce que c’était qu’une icône, qu’est-ce qu’il advenait de ces corps qui se donnaient à l’image ? Et dans ce champ-là, parmi l’éventail de possibilités offertes par différentes actrices, le nom de Frances FARMER revenait comme celui d’une sorte d’icône brisée. De star en puissance empêchée de le devenir parce qu’elle était ingérable, parce qu’elle était communiste, parce qu’elle était athée, parce qu’elle était un peu alcoolique, et donc, toutes ces raisons-là, qui me la rendaient d’abord éminemment sympathique, ont fait que j’ai décidé de m’intéresser à elle.
_ Le livre s’ouvre sur « La lumière n’exauce pas les corps, elle les massacres » : pourquoi commencer le parcours de Frances FARMER et le livre par cette phrase ? Qu’entendez-vous par là ?
On pourrait presque considérer que le livre est une façon de déplier ou de ‘’déployer ‘’ cette phrase.
Par Jeanice BORDES et Charlène LEMER
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