Dans le cadre du thème « La banlieue vue par le cinéma » que nous avons étudié ce semestre, nous avons eu le privilège de recevoir Assa Sylla, actrice du film et « Bande de Filles » et nominée aux Césars pour les révélations de l’année.
Voici son interview :
Qu’est-ce que ça t’a apporté de jouer dans ce film ?
Ce film, c’est une première expérience, ça m’a appris à connaitre le monde du cinéma, à voir qu’on avait aussi du talent pour jouer ce film, car on n’a jamais été actrices, jamais fait du théâtre ou quelque chose en lien direct avec le cinéma. Ça m’a aussi permis faire pleins de rencontres, notamment, avec les agents, directeurs de castings, acteurs, etc.
Tu as déjà songé à devenir actrice ou cette opportunité s’est amenée à toi?
Ça m’est tombé dessus, c’était un casting sauvage, un repérage de la rue. Mes copines se sont faites repérer, et je les ai accompagnées mais au départ je leur disais : nan mais vous êtes sérieuses, genre vous allez être au cinéma, on va vous voir à l’affiche, etc. Et en les accompagnant, on m’a aussi demandé de passer le casting, et on m’a dit que j’avais été prise pour jouer le second rôle dans le film, et quand il m’ont appelée pour me l’annoncer, j’avais pas tout de suite accepté, parce que je me suis dit que mes parents ne voudraient pas et la directrice de casting et la réalisatrice ont insisté et sont venues voir mes parents pour les convaincre et finalement j’ai joué dedans.
Je suppose que tu t’y attendais avec l’engouement médiatique qui a été fait sur ton film mais comment tu as réagi face aux critiques, parfois positives, mais surtout négatives sur ton film ?
Et bien pour les critiques positives ça fait toujours plaisir ! Et beaucoup de filles vont se reconnaitre dans ce film, la preuve, à chaque fois aux projections pour les avant premières du film, des filles nous disaient ouais c’était trop bien on se reconnait trop dedans, ça nous a touché votre amitié, etc. Et les critiques négatives, j’ai envie de te dire qu’il y en a tout le temps, mais c’est normal, on n’avance jamais sans critiques ! Et la plupart de ces critiques, c’était que le film était trop stéréotypé, que c’était un film qui allait « afficher » les noirs, qui les dénigre, qu’on ne voit pas assez de réussite dedans, etc. J’accepte tout ça, simplement, les critiques que certains faisaient alors qu’ils n’avaient même pas pris l’initiative de voir le film, ça j’accepte moins.
Entre toi Assa et le personnage qui tu joues Lady y’a-il des traits de caractère semblables ?
(Rires) Alors là, tu vas être étonnée, mais pas du tout ! Lady, c’est la chef du groupe, alors que dans la vraie vie, je ne le suis pas du tout, c’est tout le contraire. Je m’identifie uniquement à l’amitié avec Lady.
D’accord, et tu as des projets pour la suite, cinématographiques ou autres ?
Après le tournage, j’ai rencontré un agent qui m’a fait passer des castings donc j’ai décroché un petit rôle dans la série « Engrenages », ensuite dans la série « Falco », puis un rôle principal dans un téléfilm nommé « Dambé, la tête haute » dans lequel je joue le personnage d’une boxeuse, le personnage d’Aya Cissoko. Ensuite, j’ai eu un petit rôle dans le long-métrage « Le gang des barbares » et j’ai un autre projet en cours, notamment avec Hubert qui a joué dans la haine, mais c’est en cours pour un rôle principal donc on attend.
Super ! Dernière question, as-tu le sentiment que des stéréotypes sont présentés dans ton film ?
Alors, (rires), moi j’ai joué dans ce film, donc je le défends, mais ça dépend. Déjà il faut rappeler le fait que ce film, c’est une fiction et non pas un documentaire, donc ce n’est pas réel, tout n’est pas vrai, même si évidemment, il y a une part de vérité parce que des filles comme ça existent, les histoires de bagarres, l’amitié entre les filles, etc sont prises de la vraie vie. Il ne faut pas se voiler la face. Moi je suis très contente d’avoir joué dans ce film et il m’offre pleins d’opportunités, donc c’est super.
Merci beaucoup pour tes réponses Assa.