Quand le sexe physiologique ne détermine pas le genre psychosocial
Alors que la question fait actuellement débat, j’ai décidé de m’intéresser à un sujet encore mal connu : la transsexualité. Mes seules connaissances du sujet s’arrêtaient à celles véhiculées par les médias. Les transsexuels étaient pour moi des personnes en marge de la société, vulnérables et énigmatiques. Au fil des rencontres, sorties dominicales Escualita, des longues soirées à converser, je découvre un nouveau monde qui m’émerveille.
Mon vocabulaire s’élargit : phalloplastie, mammoplastie, génitoplastie … Au début je suis un peu déstabilisée, ce que je découvre balaye 20 ans d’éducation. Je fume clopes sur clopes comme si je pouvais me dissimuler derrière l’épaisse fumée. Une fois cette barrière franchie, je rencontre des personnes hautes en couleur avec une joie et une force de vivre inégalables. La plupart font preuve d’une grande maturité, il faut dire que les épreuves de la vie font grandir. Ce sont des individus d’une très grande richesse intellectuelle. Je leur pose mille questions : comment c’est d’être une femme à l’intérieur alors qu’on est un mâle ? Pourquoi vouloir se transformer et ne pas plutôt accepter les choses telles quelles ? Comment réagissent les parents face à la transformation de leur enfant ? Pourquoi ? Et comment ?
« J’ai toujours été femme intérieurement depuis toute petite, mais je ne pouvais pas me comporter en femme, je me faisais horreur, je me cachais, je n’étais pas moi parce que mon entourage ne pouvais l’accepter, je devais me comporter en mec, en vrai dur » (témoignage d’un transsexuel « male to female »).
«C’est sûr que j’étais un homme mais je me refusais à l’admettre. J’avais terriblement peur, peur d’être différent, peur d’être fou, ce qui a engendré un conflit intérieur dont j’ai beaucoup souffert. Chaque soir je priais pour me réveiller en garçon et chaque matin lorsque je soulevais le drap pour voir si j’avais été exhaussé je pleurais de désespoir en voyant ce sexe que je haïssais. Pourquoi moi ? » (Témoignage d’un transsexuel « female to male »).
La transsexualité ne se choisit pas, mais peut arriver à tout le monde et à tout âge. Ce n’est pas une perversion de l’esprit et encore moins une maladie mentale. Contrairement aux idées reçues, les transsexuels ne vivent pas tous de la prostitution même si beaucoup y ont recourt provisoirement pour « survivre ». L’exclusion, l’incompréhension, la peur de l’inconnu, les poussent parfois vers des sentiers peu communs. Mais ne vous y méprenez pas, pour une grande majorité d’entre eux, ils ont une situation professionnelle, une vie sociale, un foyer.
- J’ai sélectionné pour vous deux témoignages de transsexuels avec des profils très contrastés.
Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.
Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.
- Etant donné que la transsexualité est un processus extrêmement médicalisé, j’ai fait appel au savoir d’ un psychiatre spécialisé qui a accompagné pendant près de 40 ans des transsexuels à l’hôpital Sainte Anne.
Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.
- Enfin, voici un micro-trottoir de ce que vous, votre voisin, votre mère ou la boulangère pensent de la transsexualité.
Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.
Je ne cherche pas à vous « vendre » la transsexualité, j’espère simplement vous apporter un regard différent. N’oubliez pas que l’on a peur que de ce que l’on ne connait pas.
Margo DC
