Gros plan sur le cinéma en banlieue

À l’heure où une parole libérée du racisme et les clichés sur la banlieue n’ont toujours pas cessé, le cinéma serait- il l’art permettant à la banlieue de s’exprimer et d’avoir un nouveau regard porté sur elle ?

 En effet il y a de quoi se poser la question, des reportages télévisuelles diffusant en boucle et ayant pour sujets récurrents  « la police contre les caïds de banlieue », ou encore l’opposition entre « banlieues chics » et  « banlieues chaudes », pourrait nous faire croire que la banlieue serait un lieu où règne violence, trafic de drogues, délinquance… et j’en passe.

Filmer la banlieue par ses propres résidents serait-ce le moyen (le seul ?) qui donnerait une représentation un peu plus réaliste d’une zone géographique de la France qui mériterait d’être jugée  à sa juste valeur. Il est clair qu’elle regorge de créativité et d’artistes capables d’apporter une fraicheur au cinéma français. Cette nouvelle génération d’acteurs notamment  ( Samy Seghir, Omar Sy, Paul Bartel, Aissa Maïga…) ,et de cinéastes ( Rachid Djaïdani, Steve Achiepo, Abdelatif Kechiche…) y contribue en tentant de casser ces clichés ancrés de la banlieue, dans lesquels on retrouvait  forcément ce jeune de cité arabe ou noir, délinquant, ou sans papiers… passant son temps à cracher sur la police, glander ou dealer, et ainsi avoir un interprète du rôle restant cantonné à un type de personnage.

 Vous l’aurez donc compris la richesse culturelle de la banlieue est très souvent dénigrée ou inexploitée, alors que la photographie, les arts vivants, la musique ou encore la danse et bien sûr le cinéma sont des arts assez développés et mis en avant par des associations ou des partenaires dans les banlieues  qui aident financièrement les artistes de l’autre coté du périph’ à émerger. En effet le montage de films par exemple est souvent autofinancé par les artistes eux-mêmes au risque d’être mis de coté, faute de moyen, et donc de rester inconnus du grand public.

 On remarque que pour mettre en avant des talents méconnus, des festivals tels que Cinéma93 ou encore le Festival du Cinéma Européen enEssonne CinéEssonne mettent en avant première des films et courts métrages. Notamment Cinébanlieue (fondé et organisé par Aurélie Cardin, professeure d’Histoire de Cinéma à l’Université Paris 13) dont la 8ème édition s’était tenue du 13 au 23 Novembre 2013, mettant en compétition des œuvres cinématographiques  et récompensant les lauréats d’une prime de 15 000 euros et d’une diffusion de leur production sur France Télévisions.

Même s’il y a une mise en avant de ces jeunes talents, une question se pose encore, la distinction entre talents des banlieues et talents tout court est encore un sujet intéressant qui mérite d’être abordé.

Interview d’Aurélie Cardin:

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Mariam Wadjou

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